Fantômes numériques
Hugo Arcier
Carte blanche à Cyril Teste, artiste associé À LUX
HORAIRES
Lundi de 12h à 20h30
Mercredi de 14h à 19h
Du mardi au vendredi de 14h à 20h30
Samedi de 14h à 20h
« L’histoire de l’art, c’est une histoire de fantômes pour grandes personnes. »
Aby Warburg, historien de l’art
L’artiste numérique Hugo Arcier met en scène les images de synthèse 3D sous différentes formes : vidéos, tirages, sculptures. Spécialiste des effets spéciaux de cinéma, il a collaboré avec Roman Polanski, Alain Resnais, Jean-Pierre Jeunet, François Ozon. Parallèlement, il développe des œuvres plastiques qui décortiquent méticuleusement les spécificités de ce nouvel outil, la 3D.
Pour son exposition Fantômes numériques, Hugo Arcier convoque la figure du spectre – au sens large -, au travers d’œuvres en images de synthèse, mettant ainsi en parallèle l’immatérialité du fantomal et celle de cette technique.
Pièce maîtresse de l’exposition, présentée pour la première fois, l’installation Ghost City s’organise autour d’une relecture du décor du célèbre jeu vidéo GTA V, vidé de toute sa population. Il propose au spectateur une expérience à la fois méditative et envoûtante. Ce parti pris met l’accent sur les éléments architecturaux et graphiques qui constituent un univers virtuel sollicitant autant le présent – l’expérience de l’œuvre – que la mémoire.
Dans l’installation interactive FPS, Hugo Arcier détourne les codes du jeu vidéo, en particulier du jeu de tir à la première personne (first person shooter), et en propose une vision épurée, non dénuée d’ironie. Exit décors et personnages ; ne sont visibles que les effets pyrotechniques, coups de feu, étincelles, impacts, fumées.
D’autres œuvres, également traversées, hantées par des fantômes complètent cette exposition : L’Affaiblissement progressif des ressources, poème visuel élégiaque, éloge du mouvement ; Fiction 1 (vidéo) et Fiction 2 (tirages), sur la catastrophe de Fukushima ; Artefact (tirages), sur le fantôme dans la machine ; ou encore les clips vidéo Je pars (HNN) et The Walk (Louise Roam).
L’exposition montre la vision de l’artiste sur l’art numérique – ou peut-être devrions-nous dire l’art dans une époque numérique. Un art qui ne s’inscrit pas en rupture avec le passé mais au contraire qui s’en nourrit, construit par un mélange de formes nouvelles et de survivances.
Un art qui tente de figurer l’infigurable et affirme que la beauté se situe dans les zones d’ombres.
—
projection
L’Horizon des événements
Suite à la découverte d’un ancien manuscrit, de nouvelles perspectives s’ouvrent sur la mystérieuse disparition d’une communauté d’hommes.
L’Horizon des évènements est d’abord une friction silencieuse établie entre un texte et une image. Une dérive qu’émerge de l’ombre d’un paysage factice, pour devenir la lumière de quelque chose d’autre : la manifestation d’une ethnographie fantastique, qui ne va pas sans résonner avec les narratives fondatrices américaines du temps de la conquête : celle des ‘’récits du voyage’’ que pendant des siècles, ont nourri les fantômes de l’Occident. Dans le domaine de l’astrophysique, (et tout particulièrement dans le contexte de la relativité générale) L’Horizon des évènements représente de façon générale, la surface imaginaire qu’enveloppe un trou noir. Elle a pour « fonction » de délimiter la région à partir de laquelle aucun des éléments qui existent dans l’univers, ne peuvent échapper à la force de son champ gravitationnel.