Avant-gardes des années 20
Programme de courts-métrages
présentés par Béatrice de Pastre,
directrice adjointe du patrimoine / CNC
L’Avant-garde est un terme qui, appliqué au cinéma, désigne des expérimentations formelles qui mettent en jeu le dispositif cinématographique. Placement de la caméra, jeux d’objectif, rapports des images et des sons, montage sont ainsi sollicités pour qu’adviennent des expériences visuelles où l’imaginaire et les sens prennent le pas sur le récit. Mais ce positionnement esthétique n’est pas que formel. Les recherches visuelles s’accompagnent souvent chez ces artistes d’une évocation autre du réel. Elles les conduisent à dénoncer les dérèglements sociaux dus aux emballements de la modernité, par ailleurs magnifiée.
La décennie 1920-1930 fut propice en essais questionnant ainsi la matière filmique. Les quatre films proposés dans le programme illustrent différents champs de recherche explorés en sa toute fin, avant que le cinéma ne devienne sonore et parlant.
• Rien que les heures (Alberto Cavalcanti, 1926) : Traversée de Paris de l’aube à la nuit qui fait surgir la réalité sociale d’une capitale analysée par de nombreux effets visuels.
• Autour de l’Argent (Jean Dréville, 1929) : En 1928, Jean Dréville filme le tournage de L’Argent de Marcel L’Herbier, dans les studios de la rue Francœur, à la Bourse de Paris et à Joinville. La lumière mise en place, les premiers tours de manivelle actionnent les caméras.
• La Zone (Georges Lacombe, Films Charles Dullin, 1929) : La vie quotidienne des chiffonniers et des autres habitants de ce qui n’était pas encore les bidonvilles mais simplement « la zone », ensemble de masures misérables entourant Paris. Une occasion de retrouver La Goulue dans un dernier rond de jambe…
• Montparnasse (Eugène Deslaw, 1930) : Déambulation poétique et surréaliste dans le quartier de Montparnasse, où se mêlent quotidien et insolite et se croisent, au milieu d’une circulation trépidante, badauds, clochards, homme-sandwich, saltimbanques et artistes du monde.