Le Fantôme de la liberté
Film de Luis Buñuel
Tolède, 1808. En pleines guerres napoléoniennes, des soldats espagnols crient « À bas la liberté ! » avant d’être fusillés. Peu après, un capitaine des dragons français se fait assommer par une statue de pierre puis tombe amoureux d’une morte au corps miraculeusement intact. Voilà l’histoire qu’est en train de lire la bonne des Foucauld, tandis que la petite Véronique qu’elle est censée garder échappe à sa surveillance. Cette dernière est apostrophée avec son amie par un homme étrange qui leur remet des photos compromettantes. Ses parents finissent par mettre la main dessus et découvrent avec dégoût ce qu’elles représentent…
Le Fantôme de la liberté est certainement le film le plus surréaliste de la dernière période de Luis Buñuel. Son titre fait directement référence au Manifeste du Parti communiste de Karl Marx qui commence ainsi : « Un fantôme parcourt l’Europe. » Pour le cinéaste, la liberté est ce fantôme que nous essayons désespérément d’attraper et c’est ce qu’il tente de faire avec ce film : s’affranchir de toute contrainte et exploiter au maximum les possibilités qu’offre le cinéma. Composé de quatorze épisodes, Le Fantôme de la liberté bouscule en tout point les lois traditionnelles de la dramaturgie puisqu’il n’y a aucune véritable intrigue ni aucun personnage principal.