LUX SCÈNE NATIONALE

Arts visuels + Arts scéniques
ARTS, CULTURE ET INNOVATIONS À VALENCE, DRÔME

En Égypte le long du fleuve

PHOTOGRAPHIES
Bernard Plossu

[vc_row][vc_column width= »5/6″][vc_column_text]« En 1977, pour continuer mon ample projet sur le désert africain, je décidais d’aller en Egypte, très exactement le long du Nil. Nous partîmes, des amis et moi, rejoindre au Caire Ahmed Mehrez, grand ami de Youssef Chahine. Après quelques jours, nous louâmes une Peugeot, avec un chauffeur, ce qui nous permit de constamment quitter la route principale et de nous enfoncer dans des petites routes et pistes au hasard, loin du tourisme. Descendant petit à petit jusqu’à Louxor, en passant par El Minya, tell el Amarna, Kom Ombo, longeant le fleuve et photographiant ses rives, ses habitants, ses felouks, les paysans, les marchés, les puits : l’eau est tellement importante pour la vie rurale ! Toutes les photos ont été faites en noir et blanc, avec juste le sobre objectif de 50 mm, que ce soit les paysages, les portraits, les routes, la chaleur à midi, la poussière, les camions plein à craquer, l’aube dans la brume, sans aucun effet spectaculaire. Et malgré les voitures (dont la nôtre !), la vie rurale nous plongea constamment dans une Egypte éternelle, celle des habitants de ce fleuve extraordinaire, comme si nous étions des siècles plus tôt, dans une civilisation ancestrale, où chaque geste a sa raison, tout cela bercé par les appels à la prière des muezzins. Nous avions quitté le temps, c’est cela, le cadeau de ce pays. Et ces photographies fluviales et rurales sont un hommage à l’humanisme du grand Youssef Chahine ». Bernard Plossu

Nourri de la contre-culture américaine et de l’esthétique de la Nouvelle Vague, Bernard Plossu souhaitait au milieu des années 50 devenir cinéaste. Ce cinéphile averti et passionné sera dans les années 1960 photographe. Il apprend l’image à travers le cinéma. C’est en photographe atypique, inclassable qu’il trace ainsi depuis le début des années 1960 son parcours en solitaire, en marge du reportage, de la photographie plasticienne et des modes, « pour être, nous dit-il, de plain pied avec le monde et ce qui se passe. » Bernard Plossu a tracé sa propre voie, construit sa propre grammaire photographique, fidèle à ses premières amours, refusant l’anecdote du vécu et le totalitarisme des inventaires.

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