DANSE

Sublime duo interrogeant la virtuosité et la fragilité, TORDRE a profon-dément marqué le public de LUX en 2017. Codirecteur du Centre chorégraphique national de Grenoble, Rachid Ouramdane revient avec sa nouvelle création mettant en scène Annie Hanauer et Ruben Sanchez, deux fidèles interprètes de Rachid Ouramdane, et ce pour notre plus grand plaisir !

« La puissance émotive d’un geste liée à un son a toujours été pour moi une énigme. Un rapport fondamental dans l’art de la danse qui demeure une question ouverte. Un vaste champ d’exploration qui m’apparaît sans fin jusqu’à aujourd’hui. Ce jaillissement d’une émotion, à partir d’un geste abstrait et d’une musique, témoigne généralement en creux de quelque chose d’intime de la part de celui qui l’a produit. Peut-être que chorégraphier ou faire un portrait chorégraphique de cette personne se résume à saisir cette profondeur.

Je confie souvent ne pas savoir ce qu’est l’art chorégraphique et que je tente en le pratiquant de le comprendre. Je crois pouvoir dire aujourd’hui que c’est avant tout un art qui produit une qualité de temps et qui organise l’attention de celui qui le regarde. Pour faire face à ces fondamentaux de la danse, j’ai souhaité réunir deux artistes, Annie Hanauer et Ruben Sanchez, complices de longue date. Annie Hanauer est une danseuse qui a développé une danse d’une rare musicalité continue. À l’opposé, Ruben Sanchez est un danseur de claquettes capable de subdiviser et séquencer le temps avec une grande rigueur.

Ces deux approches du mouvement en apparence opposées, que j’ai pu plusieurs fois observer au travers de structures chorégraphiques et musicales répétitives, convergent finalement vers une même chose. En effet, au travers de structures chorégraphiques répétitives, mélodiques pour Annie ou rythmiques pour Ruben, s’instaure un sentiment hypnotique qui transforme la perception du temps par les corps des danseurs. J’envisage cette nouvelle pièce avec Annie Hanauer et Ruben Sanchez qui telles les deux faces opposées d’un ruban de Mœbius finissent par créer un continuum chorégraphique. » Rachid Ouramdane

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