Cinéma

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Le Mécano de la Générale

Film de Buster Keaton et Clyde Bruckman

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FILM RESTAURÉ

Des films qu’il a réalisés, Buster Keaton préférait La Croisière du Navigator et Le Mécano de la Générale — deux films « embarqués » dans des machines de grande taille.

L’état naturel de l’être keatonien est mouvement. Athlète, Keaton accomplit toutes les prouesses physiques de son personnage. Le film est réalisé sans trucages. Il s’agit de ne pas tricher avec le spectateur et de donner à des gags ou situations extra-ordinaires une crédibilité et une force. L’espace de Chaplin est centripète, celui de Keaton, centrifuge. Charlot apparaît en pied, au centre de l’écran, maître d’un plan d’ensemble que le « petit homme » peut parcourir à l’aide de son corps prolongé de sa badine. Le corps keatonien est une silhouette minuscule, perdue, décentrée dans l’immensité, menacée d’engloutissement dans un monde surdimensionné : trains et lignes ferroviaires. La mise en scène de Keaton se fonde sur le physique, par opposition au mental : nous ne percevons qu’après-coup le cheminement de la pensée du héros. Au physique s’ajoutent les lois de la physique. Les êtres keatoniens sont de purs mobiles, caractérisés par leur masse et leur énergie, qui définissent leur trajectoire et leur vitesse. Dans Le Mécano de la Générale, les locomotives décuplent la masse et l’énergie du personnage.

C’est par un déplacement dans l’espace que Johnnie résout chaque situation, elle-même issue d’un décalage spatial : c’est parce qu’on a volé sa « General » qu’il se lance dans cette course, afin de la ramener (ainsi qu’Annabelle) à son point de départ.

L’intérêt poétique du film tient aussi à l’équilibre précaire entre cette suradapation et la peur d’un chaos logique : la guerre ou la disparition-réapparition d’un wagon fantôme. — JF Buiré[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/6″][/vc_column][/vc_row]

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