RENCONTRE
La projection est suivie d’une rencontre
avec le réalisateur Antoine Fromental et Christian Comès,
principal du collège Jean Macé de Clichy

Pendant quatre ans, une classe de 24 enfants du collège Jean Macé à Clichy – photographie joyeuse et colorée de la France d’aujourd’hui – créent une compagnie de théâtre expérimentale. Ensemble, ils vont affronter leurs peurs et leurs faiblesses, traverser les premiers temps de l’adolescence, appréhender les difficultés à constituer un groupe uni et solidaire, apprendre à se dépasser afin de présenter chaque année un spectacle sur la prestigieuse scène de l’Odéon.

Le regard d’Aurèle Galandon, professeur relais de LUX

Le sujet s’inscrit dans la mouvance des films autour de l’éducation tels queL’esquive ou Être et avoir, et le lieu évoque les banlieues. Rien à voir pourtant avec Divines ou Bandes de filles. Car c’est bien d’éducation qu’il est question : des enfants dont l’École de la République doit faire des citoyens dans la douceur, et non dans la douleur.
Tout comme le documentaire Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent, ce film met en avant des actions locales qui ouvrent l’esprit des jeunes, les sauvent parfois, et les rendent pleinement acteurs de leur scolarité. Il promeut de belles actions et montre cette jeunesse dont la pertinence et la fraîcheur peuvent redonner la foi à ceux qui douteraient du vivier que représente la jeunesse d’aujourd’hui.
Alors pourquoi de telles actions ne se généralisent-elles pas ? Telle est bien la question que pose ce film.
Le 7 janvier 2015, la France entière était ébranlée par l’attentat contre Charlie hebdo et s’interrogeait sur la responsabilité de l’éducation, allant jusqu’à pointer son incapacité à juguler la montée de l’islamisme dans certaines zones du territoire français. En cette année 2017, année présidentielle, alors que les programmes ont parfois bien du mal à occuper l’espace médiatique, il paraît important de replacer l’éducation au cœur de notre réflexion sans avoir peur de remettre en question la logique comptable et économique qui, souvent, prend le pas sur les préoccupations socio-éducatives. — Aurèle Galandon