LUX SCÈNE NATIONALE

Arts visuels + Arts scéniques
ARTS, CULTURE ET INNOVATIONS À VALENCE, DRÔME

Female

Film de William Dieterle et Michael Curtiz

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Alison Drake dirige d’une main de fer l’usine de fabrication d’automobiles qu’elle a héritée de son père. Le jour, elle traite ses employés avec rudesse ; le soir, elle invite chez elle ceux d’entre eux qui lui plaisent, mais c’est pour les traiter de nouveau avec distance une fois le jour revenu. Dans son propre milieu, elle souffre de n’être convoitée que pour son pouvoir et son argent. Un soir, elle sort incognito pour se rendre dans une fête foraine…

Comme bien des films hollywoodiens, Female fut réalisé à plusieurs mains : William Dieterle le commença, William Wellman le continua mais seul Michael Curtiz (cinéaste prolifique, auteur entre autres des Aventures de Robin des bois, de Casablanca et du Roman de Mildred Pierce) le signa. Il fallait sans doute l’intrépidité de Ruth Chatterton, quelque peu oubliée aujourd’hui mais qui fut une grande vedette et l’une des rares aviatrices des années 1930, pour interpréter cette directrice d’entreprise inflexible, qui applique aux hommes le traitement que certains hommes infligent aux femmes. Elle dit à une amie : « Une femme amoureuse est pitoyable. Malheureuse, elle désespère ; heureuse, elle exaspère. (…) J’ai décidé de suivre la même route que les hommes, d’être aussi sexiste qu’eux. (…) Certaines femmes ont besoin d’avoir un mari. Plutôt avoir un canari. (…) Quand on travaille avec des hommes quatorze heures par jour, on perd ses illusions. » Aussi schématique cette inversion puisse-t-elle paraître, elle produit à l’écran des situations non dénuées d’intérêt. Mais à moins de n’y voir qu’une ruse supplémentaire de la part de la protagoniste, son retournement d’attitude lorsqu’elle finit par tomber amoureuse d’un homme pourra faire grincer quelques dents… Côté influences, on sent celle de Lubitsch (les réactions des employés de maison) et, pour le changement total de comportement d’Alison Drake entre le jour et la nuit, le souvenir du millionnaire versatile des Lumières de la ville de Charlie Chaplin. Jean-François Buiré[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/6″][/vc_column][/vc_row]