La séance du mercredi 1 février à 18h15
est présentée par Dominique Païni,
cinéphile, commissaire d’exposition

La première guerre mondiale, en Italie. Le lieutenant Frederick Henry, Américain engagé volontaire dans l’armée italienne, est tombé amoureux d’une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley, qui soigne les blessés dans un hôpital militaire. Face à la débâcle, il n’hésite pas à déserter…

Cette première adaptation d’un roman d’Ernest Hemingway à l’écran s’intègre à merveille dans l’univers de Borzage, qui s’éloigne de l’œuvre originale pour privilégier le foisonnement romanesque. Une mise en scène lyrique et éblouissante, avec quelques audaces dans l’érotisme qui seront amputées lors de sa reprise après l’entrée en vigueur du Code Hayes en 1934.

Frank Borzage continue à croire à la puissance symbolique des images, à leur pouvoir d’évocation et d’incarnation. Les éclairages, les cadres, les décors, le montage Eisensteinien… tout participe à accompagner et à magnifier les sentiments qui animent les personnages. La caméra ne fait pas que nous faire partager l’élan amoureux de Frederick, elle devance cet élan, entraîne le personnage à sa suite, le guide vers sa bien-aimée… La tragédie intime vécue par le couple et l’inachèvement terrestre de leur amour constituent le meilleur plaidoyer pacifiste que l’on puisse imaginer contre l’absurdité de la guerre, qui est évoquée comme une toile de fond servant à l’évocation d’un amour plus fort que la mort.