La séance du mardi 31 janvier à 14h
est présentée par Carmen Accaputo,
responsable de la diffusion culturelle
à la Cinémathèque de Bologne

1860. Tandis que Garibaldi et ses «  Chemises rouges  » envahissent la Sicile, le prince Salina se réfugie avec sa famille dans sa résidence de Donnafugata. C’est là, dans un univers mondain coupé de la guerre civile où se joue l’avenir du pays, que le neveu de Salina, Tancrède, s ‘éprend de la fille du maire de la ville, Angelica…

Visconti joue à fond l’histoire d’amour emportée et fiévreuse. Pour interpréter Angelica, le cinéaste est à la recherche d’un nouveau symbole érotique. Il choisit Claudia Cardinale qui dira de lui qu’il a su « sculpter son œil » en lui demandant de baisser le menton tout en fixant son interlocuteur. Visconti exalte la sensualité de la jeune comédienne. Face à elle, il fallait trouver son équivalent en termes de jeunesse, de fougue mais aussi de sérieux. Alain Delon incarne Tancredi, gamin exalté, pris dans la tourmente de l’histoire, un corps emporté et vif, jeune homme arrogant et superbe, qui fait se pâmer les femmes… La superbe restauration poursuivi le dessein du cinéaste, ou tout du moins respecte le sens profond de son œuvre : redonner vie et restituer tout le faste et la splendeur d’un monde qui va disparaître pour laisser place à un nouvel ordre.