LUX SCÈNE NATIONALE

Arts visuels + Arts scéniques
ARTS, CULTURE ET INNOVATIONS À VALENCE, DRÔME

« Le Mystère Clouzot »

Conférence de Noël Herpe

[vc_row][vc_column width= »5/6″][vc_column_text]Écrivain et historien du cinéma, Noël Herpe est un collaborateur régulier des revues Positif et Vertigo, dont il est membre des comités de rédaction, après des passages par Libération, La Nouvelle Revue Française, ou encore La Revue Littéraire. Professeur de cinéma à l’Université de Chicago, de Caen et de Paris-VIII, il est l’auteur de nombreux ouvrages sur les cinémas d’Eric Rohmer, de René Clair, ou de Max Ophüls. En 2007, il participe à la mise en place de l’exposition consacrée à Sacha Guitry organisée à la Cinémathèque française. En 2017, Noël Herpe est commissaire de l’exposition Le Mystère Clouzot présentée à La Cinémathèque française du 8 novembre 2017 au 29 juillet 2018.

« Dans la mémoire cinéphile, le nom d’Henri-Georges Clouzot (1907-1977) est associé à cette “qualité française” que contestèrent les futurs cinéastes de la Nouvelle Vague. Pourtant, ses films continuent de fasciner. C’est ce que disent les remakes qui en sont faits, les rediffusions qui attirent une large audience. Il y a un mystère Clouzot, il y a un vertige et une folie qui n’appartiennent qu’à lui, et qui le ramènent sans cesse au même point (aveugle ?) : la recherche d’une forme idéale, une forme que l’artiste pourrait maîtriser totalement et qui deviendrait la figure même de la vérité. Cette ambition insensée, il l’a côtoyée dans ses portraits filmés de grands artistes comme Picasso, ou lors des projets réflexifs de sa dernière période. Mais elle est déjà présente dans le cinéma soi-disant classique qui l’a rendu célèbre, de L’Assassin habite au 21 aux Diaboliques, en passant par Le Salaire de la peur. Raconter le mystère Clouzot, c’est raconter un classicisme qui se met en crise : un démiurge qui atteint un tel degré de perfection et de contrôle qu’il finit par douter de ses pouvoirs. Un Mabuse contrarié, héritier de la grande tradition langienne du réalisateur tout-puissant – et que sa démesure fait basculer bizarrement en pleine modernité. Une certaine damnation à laquelle s’expose l’artiste, dès lorsqu’il se prend pour Dieu. »
Noël Herpe, écrivain et historien du cinéma

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/6″][/vc_column][/vc_row]