Qu’est-ce que le Krump ou le Dance hall ? Quel lien le Pantsula entretient avec Johannesburg et d’où vient le Voguing ? Mais surtout, quel est le point commun entre toutes ces terminologies mal connues du grand public ? Ce sont toutes des danses urbaines, c’est-à-dire des danses créées et pratiquées dans la rue.

Le Tour du monde des danses urbaines en dix villes propose d’en finir avec les approximations, la tendance à réduire ce vaste champ chorégraphique au hip-hop notamment. Cette conférence dansée est le fruit d’un travail de recherches dans dix villes du monde. Un voyage pas tout à fait exhaustif, mais assez panoramique pour en savoir beaucoup sur le contexte géographique, social et culturel de la plupart de ces pratiques, sur les caractéristiques propres à chacune (mouvement, posture), ou encore sur leurs lieux d’exposition (battles, boîtes de nuit…). Ces danses codifiées, dont la stylistique évolue à l’échelle mondiale très rapidement via les réseaux sociaux, ont toutes un dénominateur commun historique : elles ont migré dans le corps des esclaves. Quel que soit le continent où elles se développent aujourd’hui, elles restent connectées aux danses africaines dont elles sont issues, et se réécrivent in situ. Le Voguing par exemple, caractérisé par la « pose-mannequin » pratiquée dans le magazine de mode Vogue, apparaît dans les clubs gay à New-York dans les années 70. Des équipes se réunissent et s’affrontent lors de « balls ». Expression d’une rage canalisée, le Krump naît dans les bas-quartiers de Los Angeles dans les années 90…

Conçu par François Chaignaud et Cecilia Bengolea, danseurs et/ou historiens de la danse, en collaboration avec Ana Pi, ce projet performatif est interprété par cette dernière et illustré par de nombreuses photographies et vidéos.

Chacun pourra s’initier à ces danses à l’issue de la conférence !