Restauré en 2015, Les Vampires est l’une des œuvres majeures du cinéma muet français, dont l’intrigue du premier épisode est celle-ci. Philippe Guérande, reporter au Mondial, constate la disparition du dossier « Les Vampires ». Le voleur n’est autre que Mazamette, le garçon de bureau, à qui Guérande pardonne avant de repartir en province. Il enquête sur les lieux où est découvert le corps décapité de l’inspecteur qui filait les Vampires. Installé au château de l’étrange docteur Nox, Guérande y découvre la tête du policier… Après des films à trucs, Feuillade multiplia les comédies et les drames bourgeois ou antiques, historiques ou policiers ou d’aventures exotiques… et affirma pleinement son génie à travers ses films à épisodes, La série des Fantômas, en 1913, puis Les Vampires. Où il dévoile de ce que la critique appellera plus tard « le Réalisme fantastique ». « On dit qu’il y a dans le cinéma une tradition Méliès et une tradition Lumière ; je crois qu’il y a aussi un courant Feuillade qui utilise merveilleusement le fantastique de Méliès et le réalisme de Lumière », déclare Alain Resnais. C’est en effet en les plongeant au cœur même de la réalité quotidienne que Feuillade -par ailleurs sans aucun doute l’un des plus grands plasticiens de l’histoire du cinéma- sait rendre crédibles les personnages les plus invraisemblables et les situations les plus délirantes.

Afin d’accompagner les images du film, Arandel a imaginé à quoi auraient ressemblé les films muets s’ils avaient été sonorisés par les pionniers de la musique électronique. Sa sélection d’œuvres musicales, dont le plus ancien morceau date de 1920, est un riche mélange de thèmes de musique classique réinterprétés au synthétiseur et d’expérimentations sonores qui ont construit les bases de l’electro telle que nous la connaissons aujourd’hui.