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L’Opérateur

Film de Buster Keaton

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FILM RESTAURÉ

Photographe à New York, Luke tombe amoureux de Sally, qui travaille au service des nouvelles de la Metro Goldwyn Mayer. Pour devenir caméraman, il achète une vieille caméra d’occasion…

Une fois entré à la M.G.M., Buster Keaton, qui jusque là avait construit ses récits de façon empirique, s’impatienta de méthodes industrielles qui n’étaient pas les siennes. Pour L’Opérateur, son premier film pour la firme au lion, il parvint finalement à court-circuiter ces apports imposés, mais ce ne serait plus le cas dès le film suivant…

Contrairement à Sherlock Junior, L’Opérateur, malgré son sujet, ne présente pas de « mise en abyme » cinématographique. Ce qu’on retrouve en revanche, et pour la dernière fois chez Keaton de manière si satisfaisante, c’est la logique et l’opiniâtreté dans l’élaboration des gags. Keaton raconte l’une des scènes qui eurent le plus de succès à la sortie du film, celle où son personnage et un autre homme doivent partager une minuscule cabine de bain : « Nous avons la même hâte d’enfiler nos maillots et de courir sur la plage. Il craint, tout comme moi, qu’en l’attendant sa petite amie ne se fasse draguer par un maître-nageur ou un athlète quelconque. Tout d’abord, je m’étrangle avec ses bretelles qu’il est en train d’ôter, en me relevant après avoir détaché mes chaussures. En retirant ma cravate, j’accroche son coude. J’ôte mon veston, qui lui tombe sur la tête. Il retire un soulier, et coince sa tête entre mes jambes, me projetant en l’air par-dessus ses épaules. Nos habits ne cessent de tomber des patères. Quand nous émergeons de la cabine, j’arbore un maillot trois fois trop grand, tandis que celui de Brophy lui coupe la respiration. » Cette scène, Petr Kral en fit l’emblème du « cauchemar burlesque ». Toute personnelle fut aussi sa façon d’envisager une autre scène de L’Opérateur, dans laquelle Keaton parvient une dernière fois à déployer l’un de ces grands mouvements linéaires : « Le protagoniste d’un film burlesque se déplace le long du film comme son seul centre d’intérêt mouvant, en un véritable soliloque gestuel. Même quand, dans la plus belle séquence de The Cameraman, Keaton traverse toute une ville en un éclair pour rejoindre son amie, l’essentiel n’est pas leur rencontre mais bien sa traversée solitaire. » — JF Buiré[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/6″][/vc_column][/vc_row]

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