En quête de nouveaux chemins de création depuis 50 ans, ardent défenseur du pluralisme, l’ensemble Ars Nova aime favoriser les rencontres entre les genres et entre les créateurs.

Fort d’un parcours singulier dans le champ de la musique contemporaine, l’ensemble instrumental Ars Nova s’attèle à la création d’un ciné-concert en ouverture de Viva patrimoine ! Sous la baguette de Philippe Nahon, directeur musical de l’ensemble depuis 1987, Ars Nova s’empare d’un petit bijou d’Ernst Lubitsch. The Oyster Princess (La Princesse aux huîtres) fait partie des comédies du grand maître de l’humour, caractérisées par sa fameuse Lubitsch Touch : élégance et sophistication dans la satire, sens du rythme et de l’ellipse. Dans ce film muet de 1919, (période berlinoise), Lubitsch narre le mariage mouvementé de la fille d’un milliardaire… à sa manière mordante et hilarante.

Conquis par l’humour et la profondeur de cette œuvre cinématographique, le compositeur Martin Matalon s’est lancé le défi d’approfondir le genre du ciné-concert qu’il connaît bien en s’aventurant sur le terrain de la comédie, nouveau pour lui. Sur le plan musical, M. Matalon est considéré comme un créateur autodidacte et inclassable, qui aime à mêler les cultures populaires et savantes. Comme à la plus florissante époque du ciné-concert, c’est à un grand ensemble dirigé (avec 12 musiciens et un dispositif électronique) qu’il confie une partition originale, pleine de mouvements et de couleurs. Il rêve également d’explorer tous les spectres des relations que peuvent entretenir les images avec la musique, inventer des combinatoires entre séquences musicales et plans visuels, entre montage du film et articulation formelle de la musique.

Le musicien est connu pour sa liberté à l’égard des dogmes. Et s’il souhaite entretenir une « relation amicale » avec le petit chef-d’œuvre de Lubitsch, son intention est bel et bien de créer une troisième œuvre qui serait le résultat de la comédie et de la musique.

Composer pour le cinéma : Leçon de musique de Martin Matalon : une approche ludique et pédagogique sur les différents rapports possibles entre musique et images, avec des exemples dans sa production : Metropolis, plusieurs films de Buñuel et de Lubitsch. Mardi 6 janvier à 20h, en entrée libre.