Cinéma

Arts visuels + Arts scéniques
ARTS, CULTURE ET INNOVATIONS À VALENCE, DRÔME

Rodin

Film de Jacques Doillon

Paris, 1880, Rodin a 40 ans et a déjà marqué les esprits par son talent de sculpteur. La reconnaissance de l’Etat français vient enfin avec une commande de la Porte de l’Enfer, composée entre autres du Baiser et du Penseur, ses éléments les plus célèbres. Alors qu’il vit depuis des années avec sa compagne Rose, il croise le chemin de la bouillonnante et très douée Camille Claudel, une sculptrice qu’il formera et avec laquelle il vivra dix ans de passion.

« Le premier plan-séquence est splendide : sinueux, il glisse dans un atelier de sculpteur, entre les rideaux qui séparent vaguement l’espace, les ébauches entassées sur l’étagère, quelques employés qui s’affairent et Rodin, lourd, massif, comme fait d’un seul bloc de chair, qui va, vient, étudie, mesure, compare… Dès ces premières minutes, le but de Jacques Doillon est clair. Ne pas aller là où certains voudraient le conduire, ne pas faire ce que les fans de biopics rassurants réclament. À chaque plan ou presque, le cinéaste insiste sur l’effort, le doute, la peine, le labeur. Pour lui, de toute évidence, le talent naît du travail. Il n’est même que ça. Doillon filme Rodin, à la tâche. En révolte, en guerre. »
Pierre Murat