« Oublie nous, oublie Cuba, fais-moi confiance ! ». Tout est dit dans cet ordre : un père ordonne à son fils de quitter son pays et sa famille pour danser. Ce qui frappe dans le destin de Carlos Acosta -ayant intégré très jeune, contre son gré, l’Ecole nationale de ballet de Cuba, pour devenir danseur étoile, c’est l’inversion des situations. C’est son père camionneur et fils d’esclave qui rêve de danse pour son fils.

De la misère des rues de la Havane à la gloire du Ballet Royal de Londres, Yuli exhalte entre biopic et documentaire. Riche, le film jongle avec les strates temporelles, Carlos Acosta jouant son propre rôle dans la période contemporaine, nourrissant ses chorégraphies de souvenirs d’enfance. Les thématiques s’imbriquent, affirmation contre les discriminations, exil, incompatibilité entre la réussite et le bonheur, et construisent un film tout à la fois politique, historique, social. C’est aussi et surtout le double destin d’un enfant et son père tyrannique, lien troublant et très émouvant du à la perfection du casting : l’enfant Edislon Manuel Olbera est époustouflant, le père est impressionnant et la présence quasi mutique d’Acosta renforcent l’irréel de ce destin pourtant bien vrai. Un grand moment de danse, hommage à un éblouissant talent ![/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/6″][/vc_column][/vc_row]